Lorsque j’ai commencé à écrire l’Histoire de Port, jamais je n’aurais pensé faire la découverte d’un château sur la falaise. Pourtant à bien réfléchir, si c’est l’endroit rêvé pour surveiller la mer, c’est aussi l’endroit rêvé aussi pour surveiller la plaine environnante, à 360° et ce, au plus loin de l’horizon, en un temps où il n’y avait aucune construction pour arrêter la vue.
Beaucoup de Portais, après avoir lu le chapitre que je consacre à Hugues et Hubert de Port et à ce château dans le livre Port-en-Bessin Insolite paru en 2019, s’interrogent (et m’interrogent aussi) pour savoir exactement où se trouvait cette forteresse.
La carte la plus précise sur le sujet date de 1678 : elle montre exactement l’emplacement du château
Recueil des cartes topographiques des côtes maritimes de Normandie. Ste Colombe 1678 : extrait de la carte de Port-en-Bessin. BNF, Cartes et Plans.
Lorsque Cyril Marcigny, à qui j’avais demandé de me prévenir s’il trouvait quoique ce soit qui ressemblerait à une construction médiévale, m’a appelée en septembre 2017, j’ai pris une photo avec la même orientation que le plan : je suis au bord de la falaise, je regarde vers le sud, vers Bayeux : regardez bien et vous verrez le clocher de l’église sur cette photo, tout comme vous le voyez sur le plan précédent juste un peu plus loin alors puisqu’en 1678, l’église de la paroisse se situe dans le cimetière.
Pour être plus précise, si vous voulez vous rendre sur les lieux, vous grimpez sur la falaise par le chemin à l’extrémité du quai Baron Gérard, arrivé en haut après le Mémorial, vous tournez aussitôt à droite sur 200-300 mètres et vous êtes arrivés. Ne soyez pas déçus, je sais, vous ne voyez rien d’autre que la superbe vue qui s’offre à vous ! Les archéologues ont tout recouvert comme ils le font toujours. Les campagnes de fouilles suivant 2017, ont permis de mettre à jour en dehors de ce mur, les bases d’une construction quadrangulaire qui pourrait être une tour et d’autres restes de constructions éparses.
J’ai écrit en janvier 2019 au service d’archéologie du département du Calvados pour connaître la procédure à suivre en vue d’entreprendre de nouvelles fouilles, cette fois avec des archéologues spécialistes de la période médiévale.
Je vous livre ici la réponse du responsable de ce service.
Madame,
Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à l’action du service d’archéologie du Département du Calvados ainsi que des informations très intéressantes que vous portez à notre connaissance sur le site du Mont-Castel.
Comme vous le savez, le Département accompagne à plusieurs titres le projet de fouille dirigée par M. Marcigny. Plusieurs de nos agents participent à ce projet que nous subventionnons par ailleurs. En outre, le Mont castel est un ENS (Espace naturel sensible) dont la gestion est également assurée par le Département. Vous pouvez ainsi constater que ce site naturel et archéologique fait déjà l’objet de toute notre attention. C’est aussi la raison pour laquelle l’ouverture d’un nouveau chantier de fouilles sur les vestiges que vous nous signalez n’est pas envisageable pour le moment. En effet, il convient d’abord d’achever les fouilles déjà entreprises puis, le cas échéant, il nous faudrait préalablement nous assurer que l’ouverture d’un nouveau chantier ne sera pas sans dommage sur le patrimoine naturel présent sur le site, ce qui a déjà posé pas mal de problèmes dans le cadre de la fouille dirigée par M. Marcigny.
Je partage votre regret de voir la fortification médiévale du Mont-Castel demeurée méconnue, mais l’important est que vous en ayez signalé la présence et souligné l’intérêt de manière à la protéger plus efficacement et peut-être, lorsque le moment sera venu, à fournir les arguments scientifiques utiles pour envisager une campagne de prospection ou de fouille.
Je vous prie, Madame, de croire en l’assurance de mes salutations distinguées.
Vincent Hincker
Voilà, vous savez tout. Peut-être qu’un jour… Ne dit-on pas que l’espoir fait vivre ?
Any Allard
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire