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vendredi 12 février 2021

PORT-en-BESSIN pendant la Seconde Guerre mondiale (suite)

 

LE DEBARQUEMENT :


Le 6 juin 1944, lorsque Bernard Leroux arrive sur le port, il est stupéfait : "En revenant de la jetée, mon père qui va voir chaque matin l'état de la mer, prévient ma mère que le port est rempli de bateaux" raconte son fils.

Camille Rousseville parle aussi "d'un bombardement assourdissant : ça chauffe aux oreilles  !". En effet les croiseurs Georges Leygues et Moncalm sont à 8 kms à peine des jetées de Port-en-Bessin, en plein milieu de la zone de débarquement, avec pour mission première de détruire les axes de communications et les points stratégiques allemands.


A 5h40, ils ouvrent le feu sur la batterie de Longues-sur-Mer, 40 mn avant l’heure H prévue pour le débarquement des troupes. Ils ont aussi pour ordre d’épargner le port et la population. Mais les tirs horizontaux qui partent des bâtiments en mer manquent parfois leur cible comme en témoigne  Bernard Leroux : « Peu de temps après un obus est tombé sur la maison en face de chez nous dans une grande déflagration ; nous étions envahis de poussière. »

L’un de ces tirs prend aussi en enfilade la rue de la mer et frappe l’immeuble Stella Maris. A Commes un obus tombe sur la route de Bayeux faisant un énorme trou et dans le café voisin, la propriétaire a un bras arraché par la déflagration.


« Les Anglais prennent Port par la route » se souvient Clément Blaie. Ils ont débarqué le 6 juin au Hamel, lieu-dit au nord d’Asnelles. Objectif : Port-en-Bessin, port stratégique. De nombreux accrochages retardent leur avance. À la tombée de la nuit, les Commandos atteignent le Mont Cavalier. Le lendemain matin, 7 juin, le Lieutenant-Colonel Phillips bénéficie de l’aide précieuse de deux gendarmes français pour la reconnaissance des lieux. En effet, vers 15 heures, le commandant de la brigade de Port et le gendarme Henri Gouget se rendent à bicyclette à Bayeux afin d’assurer la liaison avec la section de commandement. En parvenant au Pont Fatu, à Maisons, ils entrent en contact avec le chef d’une patrouille anglaise. Ordre leur est donné de se rendre immédiatement au poste de commandement où ils sont accueillis par un officier britannique. Les deux sous-officiers de gendarmerie sont alors sollicités pour accompagner un détachement du 47ème Royal Marines Commando dans le but de procéder à la reconnaissance des nombreux nids de résistance allemande situés sur la commune de Port. Ils sont l’un et l’autre placés à la tête d’une compagnie. La mission est particulièrement délicate et doit se dérouler dans des conditions d’extrême discrétion. C’est donc en rampant dans les fossés qu’ils regagnent Port. Le commandant de brigade rejoint son unité pendant que le gendarme Gouget guide toute la nuit les commandos anglais. 

Ils attaquent la falaise Ouest en premier mais sont pris par les lance-flammes, car ils n’ont pas voulu écouter les Portais qui les avaient prévenus du danger. Dur spectacle raconte Roger Colleville : «  On les a roulés dans des couvertures mais c’était difficile à ramasser : ils s’ouvraient complètement ».

Au petit matin,  un dernier assaut permet aux commandos la capture de près de 300 prisonniers allemands et la libération totale de Port-en-Bessin. 

En voyant les Anglais en face du cinéma pointer une mitrailleuse sur des Allemands qui sont de l’autre côté de la rue, Raymond Marie se fait une réflexion lourde de sens « c’est leur guerre à eux, c’est pas notre guerre à nous ! »


Dans le village, le réveil a été brutal. Personne n’est officiellement informé de quoi que ce soit, les postes de radio ayant dû être déposés à la mairie. Mais il faut peu de temps pour se rendre compte que le débarquement a commencé. Alors, c’est la fuite vers la campagne.

« Parmi nos voisins il y avait Mr Féret, le  fontainier, dont le fils s'apprêtait à devenir curé. Nous avons passé un moment chez eux avant de partir dans la campagne. » raconte Roger Hommet. « Comme tout le monde nous sommes partis nous terrer à la campagne. Sur la route en direction de Bayeux nous sommes allés nous réfugier en face de la gendarmerie en attendant que quelqu’un nous trouve un endroit où nous réfugier » signale Bernard Leroux. Les parents de Jean Durand quittent aussi Port pour aller à Maisons dans la ferme des parents de leur bru, la ferme de Fresneuse.


A chaque attaque, tous se réfugient dans des tranchées creusées auparavant. A Maisons celle où se réfugient les Durand avec une dizaine de personnes et la petite fille de Jean et Yvette née 15 jours auparavant, a été aménagée dans les fossés qui bordent la route.

« Les hommes décident d'agrandir la tranchée et de la couvrir avec des fagots. Des obus sont tombés dans les environs épargnant la ferme. Nous restons plusieurs jours dans la tranchée, nous n'en sortons que pour aller

préparer les repas, les biberons du bébé et manger à la maison ( un lapin nous a duré 2 jours à 10 l'appétit n'est pas au rendez -vous ) » se souvient Jean. « La bonne et le commis de la ferme traient les vaches par terre, le lait n’étant plus ramassé. Dans l'après-midi du 6 juin, une tante et sa fille qui habitent près de l 'église de Maisons nous rejoignent à la ferme, ainsi qu'un employé venant du Pont Fatu, ce qui nous met 12 personnes dans l' abri. Tous nous dormons avec beaucoup de difficulté, Anne- Marie est couchée dans une bourriche en osier en guise de berceau enveloppée dans un burnous blanc. La nuit sur Arromanches la DCA tire sur les avions et illumine le ciel tel un feu d’artifice. » 

 

« Mais on revient à Port le lendemain par curiosité : on a 18 ans ! » se souvient Camille Rousseville. C’est dangereux. Lorsque Roger Colleville revient à Port pour chercher des couvertures il assiste à un spectacle qu’il ne peut oublier : « sur le trottoir d’en face un homme qui sort de sa maison a  la tête emportée par un obus ou un boulet de canon tandis que sa femme gît quelques mètres plus loin le crâne complètement ouvert. » Roger était sur le bon trottoir, il ne reçoit que quelques ardoises sur la tête. Il pense que les tirs viennent de la batterie allemande de Vaux-sur-Aure qui tire trop court pour atteindre les bateaux en mer.

Marie-Louise Darthenay, Blanche Delain, Gustave Delain, Raymonde Delain et Germaine Roussel décédés à Port le 6 juin 1944 sont recensés comme victimes civiles de la Bataille de Normandie par le Centre de Recherche d’Histoire Quantitative de l’Université de Caen. La première victime à Trévières est une jeune femme qui prend son petit déjeuner après avoir trait ses vaches dans le marais car les Américains bombardent Trévières afin d’empêcher les Allemands de passer pour rejoindre la mer. 

Jean  Durand est menuisier : il a 17 cercueils à faire en 2 jours. Ils s’y mettent à 4 pour faire des caisses avec des planches prises à la scierie. Ils mettent eux-mêmes les corps en bière avec le curé tandis que Maurice Schumann prononce un discours devant le monument aux morts de Trévières. 

 

Le 15 juin, il est à Port-en-Bessin se souvient Jeanne Terrier « Lorsque mon père a su que Maurice Schumann était à Bayeux, il l’a invité à venir à Port et il est arrivé sans prévenir au milieu de l’après-midi. On a sorti une bonne bouteille de vin , puis il est allé faire un tour dans la cour à Thin avant d’aller se promener dans le village. C’était extraordinaire pour les habitants qui avaient écouté ses messages chaque jour sur Radio-Londres ! C’était celui qui leur avait permis de garder espoir. » En effet, Maurice Schumann avait rejoint le général De Gaulle à Londres dès juin 1940 et était devenu le porte-parole de la France Libre. 

Montgomery arrive à Port deux jours après Maurice Schumann. Les Anglais ont fait la jonction avec le 5° corps US. Port est coupé en deux : à l’ouest le secteur américain, à l’est le secteur anglais.

 

LE PORT PÉTROLIER DES ALLIÉS 

 

Dès sa libération Port devient le port pétrolier des alliés, selon le déroulement de la première phase de l’opération PLUTO (Pipe-Line under the ocean) pendant laquelle des pétroliers effectuent des aller-retour entre la Grande-Bretagne et les côtes normandes, ravitaillant les forces alliées grâce à des oléoducs disposés entre la côte et le large.

Les marins portais aident les Alliés à décharger le matériel « On était employé comme dockers ». Essence et munitions  partent aussitôt par camion pour le front. Il faut aussi monter les citernes qui servent de réservoirs à essence sous la Vierge et sous la tour Vauban. Une station de pompage est installée derrière la Chènevière. Des scaphandriers posent les morceaux de pipe-line qui vont acheminer le pétrole vers la terre : pipe-line flottants sur la digue et la falaise Ouest puis dans la campagne . Deux pipe-line partent l’un de Port, l’autre de Ste Honorine et se rejoignent au mont Cauvin pour aller vers Balleroy, Carentan, Cherbourg. A partir du 12 août Cherbourg devient le port pétrolier des alliés à la place de Port. 



Il faut aussi abattre le mur qui ferme les voies d’accès au port et à la jetée. A l’angle de la rue de la mer et du quai Letourneur, la maison est très endommagée et va l’être encore plus avec la destruction du mur qui prend appui sur l’un de ses pignons.






 

LE DOUBLE VISAGE DE LA  LIBERATION 

 

C’est tout d’abord la fête comme après chaque événement tragique, « une grande fête » affirme Raymond Marie.

 

Après avoir envoyé à terre une embarcation, les marins du Georges Leygues invitent les habitants à bord de leur navire : ils disent en pleurant « ça sent bon la France ! ». Il ne faut pas oublier que la plupart d’entre eux sont partis depuis 4 ans pour rejoindre les Forces Françaises Libres.


Les marins portais sont impressionnés par la grandeur du bâtiment et la chaleur dans la salle des machines : « il y fait plus de 50°, rien à voir avec nos petits bateaux ! »

Les jeunes femmes invitées à bord rejoignent le croiseur dans la chaloupe « la petite Yvette » d’Aristide Lécuyer, avec des brassées de fleurs, notamment des roses du jardin de l’épicière Mme Thin, raconte Jeanne Terrier. Tous reçoivent à profusion des cigarettes, du savon (« on devait fabriquer son savon pendant la guerre »), du cirage et de la farine blanche ! »

Quelques temps avant son décès en 2013, Maurice Nicolas qui était à bord du croiseur le 6 juin 1944 se souvenait : « Le 9 juin 1944, des marins du Georges Leygues débarquaient à Port-en-Bessin. Le but de l'opération était de porter à la population le salut de la Marine Française ainsi que de la fournir en vivres, médicaments de première urgence, savon, tabac, cigarettes... Une foule en liesse accueillait les marins français. On entendait : « Ce sont des Français, ce sont des Français... » Et d'autres, avec un bon accent normand :«C'était point trop tôt. Il y a si longtemps qu'on vous attendait. » Notre pavillon bleu, blanc, rouge fut hissé au clocher de Port-en-Bessin et la date souvenir de notre retour sur le sol français gravée au couteau sur une poutre du clocher. »


Mais lorsque les familles regagnent leurs maison, ce n’est plus la fête. 

Selon les endroits, il faut  reconstruire et avant tout déblayer et enterrer les animaux morts dans les herbages ; le déblaiement dure bien 3 mois à Trévières. A Port les maisons sur les quais ont énormément souffert. 

 


                                     

                                           L'hôtel de la Marine et le mur qui barre la rue du nord



                  

                                                      Trévières


De plus, il n’y a plus d’électricité tandis qu’avec les pipe-line installés l’essence coule à flots
 

Les Américains arrivent avec énormément de ravitaillement et distribuent cigarettes et chocolat, chaussures aussi pour remplacer les sabots de bois mais le commerce est désorganisé : les stocks de farine et ceux des épiceries sont vite réduits à néant. Les habitants récupèrent ce que laissent les Américains  comme par exemple le papier goudronné qui servaient aux pistes d’aviation  et qui est bon pour couvrir les toits.


Le 20 juin 1944, le maire signale qu’il a reçu 100 000 francs pour les sinistrés, qui lui ont été remis par le commissaire du gouvernement pour la région et le nouveau sous-préfet Mr Triboulet de la part du Général De Gaulle. De plus, la commune se charge des frais d’inhumation des victimes du bombardement.

 

UN DANGER PERSISTANT

 

Le 1er juin 1945 la municipalité réclame l’enlèvement des munitions dans les bâtiments allemands échoués dans l’avant-port. En effet les armes d’attaque qui traînent peuvent être un danger comme le montre le témoignage de Bernard Leroux « Le 14 juin 1944 dans le potager proche de la maison où j’allais avec ma grand-mère j’ai trouvé une boîte comme une boite de conserve que j’ai fini par réussir à ouvrir mais c’était une grenade à phosphore ! elle m’a explosé au visage et j’ai été brûlé au troisième degré. Ma grand-mère a eu les mains brûlées. Des soldats anglais sont arrivés, m’ont fait des piqûres et m’ont transporté à Bayeux. »


Le 26 décembre 1944, la « Petite Yvette » saute sur une mine avec 3 hommes d’équipage : Aristide et André Lécuyer, et Jean Thomine.


La paix revenue,  la mer demeure un danger pour les pêcheurs du fait de la présence persistante de mines dérivantes et de mines magnétiques toujours en état d’exploser dans la zone de pêche.

Le Jean Bart coule le 30 mai 1945 avec ses 9 hommes d’équipage. 

La Renaissance du Bessin du 2 juin relate l’événement : sous le titre « Drame de la mer »

« Le 30 mai, vers 6h15, le chalutier Jean-Bart, de Port-en-Bessin, appartenant à M. Tabourel Jean, demeurant à Commes, a sauté sur une mine à 17 milles environ au nord-est de Port. 

L'équipage se composait de : Tabourel Jean, patron du bateau, né le 2-9-1898, à Port, 7 enfants ; Potier Marcel, né le 2-9-1902, à Port, 1 enfant ; Potier Georges, né le 18-1-1927, à Port ; Villey Léon, né le 9-7-1900, à Port, 1 enfant ; Tabourel Victor, né le 1-2-1899, à Port, 4 enfants ; Tabourel René, né le 1-1-1929, à Port ; Olivier Joseph, né le 15-4-1912, à St-Martin-des-Bruneaux, 2 enfants ; Thomine Camille, né le 16-7-1906, à Port, 2 enfants ; Tabourel André, né le 27-9-1909, à Port. 

Les chalutiers Jeanne-Antoine et Rose Effeuillée qui se trouvaient à quelques milles du bateau sombré se sont rendus sur les lieux immédiatement, mais n'ont rien retrouvé. Aux familles des disparus, si cruellement éprouvées, nous adressons nos condoléances attristées. »


Le 21 août 1945 le Noroit connaît le même triste sort au large de Ouistreham avec deux marins à bord : André Delain (43 ans, 1 enfant) et Alphonse Salent ( 25 ans, 2 enfants).

Le même jour, 3 ans plus tard, c’est le Cérès avec 4 marins : Louis, Georges et Guy Marie et Amand Menard.


Plus tard, Daniel Marion à bord de son petit bateau «  la Lorette » a la peur de sa vie en remontant dans son chalut une énorme mine en même temps que son poisson. Comme elle n’est pas totalement engagée sur le pont, il parvient à la faire basculer à l’eau et en marque l’emplacement pour faciliter le travail du dragueur de mines. La bombe avait dérivé jusqu’à 2 kms de Port. Le même genre de frayeur était arrivé à la « Reine Mathilde » en 1963 au large des côtes anglaises.


Le danger persiste ; on peut  encore trouver des mines aujourd’hui comme le montrent ces deux informations « Le chalutier « Le Retour » de Grandcamp-Maisy ne s'attendait pas à faire une telle prise. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le bateau a pris dans ses filets une mine allemande contenant une charge d'environ 860 kg. Cette bombe (BM1000) a été chalutée à 2 milles marins de la côte vers 2h30. » (Publié le 17/08/2018 l’Express) Un chalutier de Ouistreham (Calvados) a remonté dans ses filets une mine allemande de la Seconde guerre mondiale. » (Publié le 18/04/2019 Normandie actu).

 

Voici donc en quelques lignes quelques aspects de la vie à Port pendant cette période plus que troublée. Il faudrait, bien sûr, y ajouter le chapitre « Résistance et Collaboration », tout en sachant pertinemment que la plupart des hommes n’ont pris part ni à l’une ni à l’autre de ces deux attitudes, espérant simplement chaque jour la fin du conflit.

Il est indispensable cependant de retenir le nom de ces Portais qui se sont sacrifiés dans la Résistance ou ont été arrêtés au nom de leur idéologie.


                                                                                         

Georges Thomine patron de pêche. 

 « Toujours par mont et par vaux sur sa mobylette, tout le monde pense qu’il fait du marché noir alors qu’il est dans le renseignement, pour faire connaître les défenses de la côte aux Alliés » se souvient Camille Rousseville. Il était membre du réseau « Alliance » sous le pseudonyme de « Cachalot ». Victime de la rafle qui frappa le réseau au printemps 1944, il fut arrêté le 17 mars par les auxiliaires français de la Gestapo. Conduit à la maison d’arrêt de Caen, il y a été exécuté par les nazis le 6 juin 1944, comme plusieurs dizaines d’autres résistants. (A Port-en-Bessin, le groupe de recherche de renseignement du réseau « Alliance » était dirigé par Paul Bernier (dit "Tigris") et Georges Thomine (dit "Cachalot")  et comprenait six agents Pierre, Édouard et Léon Cardron, Léon Payen, Gaston Chauvin et Auguste Thomine.)

 

                                                                                                      


René Hommet est arrêté dans la nuit du 1er au 2 mai 1942 dans la maison dite des évêques à l’angle de la rue Traversière et de la rue Michel Lefournier, où il habite chez ses parents qui tiennent une entreprise de peinture-vitrerie. Le déraillement du train Maastricht-Cherbourg transportant des soldats allemands, près de Moult-Argences, sert en effet de prétexte aux Allemands pour ordonner l’arrestation de nombreux militants communistes. Il est l’un des 80 militants communistes du Calvados déportés à Auschwitz par le convoi dit « des 45000 ». Parmi eux, 10 sont du Bessin. René Hommet meurt le 18 septembre 1942, à 28 ans. Reconnu au grade d’adjudant au titre de la Résistance Intérieure Française, il est homologué comme « Déporté Politique ».


                                                                                            


Arthur Poitevin 

Devenu aveugle à l'âge de 3 ans, passionné de musique, il devient organiste à Bayeux et professeur de musique. Membre du mouvement Libération-Nord de Basse-Normandie, il est arrêté par les nazis en 1943 et interné au camp de Struthof. Il meurt des suites de sa déportation en 1951. Il avait composé le chant "La voix du rêve" pour soutenir le moral des déportés du camp.

 

Lourdes pertes civiles à ajouter aux pertes militaires. Sombres images imprégnées à tout jamais dans l’esprit de celles et ceux qui ont vécu cette sinistre période. La municipalité de Port a tenu à rendre hommage à Georges Thomine, René Hommet en donnant leur nom à une rue. Ils ont fait de même en 1969 pour Pierre-Henri Taussac reconnaissant son rôle déterminant pour préserver au mieux la commune face à l’occupant allemand.

                                                                                                                                                                        Any Allard

Sources :

. Film de Denis Gehanne, Port en Bessin : La mémoire reconquise,  juin 1994 : Témoignages de Camille Rousseville, Roger Colleville, Raymond Marie, Jeanne Terrier, Clément Blaie.

. Projet éducatif du collège de Trévières en 1994 : témoignage de Jean Durand.

. Été 44 Bayeux ville-hôpital, Edition spéciale de la Société des Sciences, Arts et Belles-lettres de Bayeux, 33ème volume – 2004)

. Ph. Oblet : L’histoire de Port-en-Bessin

. Les divisions allemandes en Basse Normandie pendant l’Occupation, V. Schneider, Annales de Normandie, 2005.

. Journal d’un marin du Georges Leygues de 1942 à 1944.

. Souvenirs de Maurice Nicolas, Lommerange.fr

. Le sport et l’éducation physique sous l’Occupation. Discours et réalité : le cas du Calvados, Charles Pécout, Annales de Normandie 2005 p. 267-276.

. Les gendarmes dans la bataille de Normandie : (Benjamin Massieu (70° anniversaire de la bataille de Normandie. Chapitre 3)

. Le Petit Journal, 2/10/1940, interview de André Delain, marin pêcheur, président du syndicat des pêcheur et directeur de l’école de pêche.


 

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