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jeudi 15 janvier 2015

Promenade dans Ste Gemme à travers les cartes postales anciennes.



Hameau de Feucherolles, dans les Yvelines, Ste Gemme, est recherché pour son calme si proche de la capitale. Sheila et Joe Dassin l’avaient compris dès la fin des années 60. Des dirigeants d’entreprises, des footballeurs du PSG, des artistes dont Yannick Noah, apprécient encore aujourd’hui le charme de la campagne et de la forêt à 30 kilomètres de Paris. (Sur la réunion de Feucherolles et Ste Gemme voir l'article précédent.)

Alors, partons nous promener dans ce petit village hors du temps.
Pour entrer dans Ste Gemme en montant de Feucherolles, passons devant la chapelle, rue de la chapelle justement. C’est en fait un petit édifice relativement récent. Les époux Bonnet de Noisy-le-Roi avaient acquis au début du siècle dernier un terrain où, sur le pan d’un mur en ruine, était nichée la statue de Ste Gemme.

Statue de Ste Gemme.
 
Cette statue en bois polychrome, provenant de l’église de Feucherolles se trouvait à la cure de Chavenay en 1990.

Ayant perdu un enfant, les époux Bonnet firent construire à l'emplacement du mur, une chapelle consacrée en août 1929 par l’évêque de Versailles, Monseigneur Gosselin.

 
Monseigneur Gosselin et le bedeau de Feucherolles.

  


Il est probable que ce mur en ruine faisait partie d’une abbaye cistercienne datant du XIIème siècle, devenue ensuite un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Coulombs au XVème siècle, dont de nombreux documents mentionnent l'existence. Il est intéressant de noter ici que l’abbaye de Coulombs en Eure et Loir, largement dotée par les Rois et seigneurs, est alors un des plus grands propriétaires fonciers de la région. Philippe VI de Valois, le père de Jean le Bon y meurt en 1350. C’est vraisemblablement l’origine du nom du lieu-dit et de la résidence proche de l’église de Feucherolles.




Passé la chapelle, abordons la rue des Marronniers alors appelée « rue principale » ou « grande rue ».




Au même endroit aujourd'hui.

                                                      
 Au fil du temps les trottoirs s'améliorent et chevaux et vélos se côtoient.




Au bout de la rue des marronniers, tournons à gauche dans la rue de la Mare Jeanne.


 
Sur la gauche, avant le carrefour avec la rue Clairbois, là où il y a maintenant un abri bus , s’étalait l’abreuvoir ou mare Oran, appelée aussi « mare aux rats » situé près de la ferme de Ste Gemme.

Jusqu'en 1931, il n'y a pas d'eau courante à Feucherolles pour une population de 700 habitants, 75 chevaux, 250 vaches et boeufs, des moutons, des chèvres et des animaux de basse-cour qui ne peuvent en aucun cas se passer d'eau. Quand on sait qu'il faut chaque jour près de 50 litres d'eau par bovin, on comprend l'intérêt des mares, même si l'eau stagnante y est très polluée. La municipalité les fait curer régulièrement.
L'eau coule à la source de Lanluet mais elle est située en contre-bas du village.
En 1918, un ingénieur hydrologue révèle la possibilité d'un puits artésien près de Poissy. Des conventions sont signées entre communes et avec la Lyonnaise des Eaux et le forage commence. L'eau est conduite dans le château d'eau construit près de la ferme des Beurreries et coule chez les particuliers et aux bornes fontaine fin 1931.
A la même époque l'électricité est installée : Ste Gemme sort du Moyen Age !

Au même endroit aujourd’hui, la mare disparue laisse place aux voitures.















Face à la mare, le café  tabac Neveu, appelé longtemps 0 20 100 0 (Au vin sans eau).


 













Poursuivons notre chemin par la rue de la Mare Jeanne, pour aboutir, justement, à cette fameuse mare : la Grande mare ou  mare Jeanne. Là encore, on trouve deux cafés : les débits de boisson étaient très nombreux dans tout village à cette époque.




Les deux cafés sont toujours bien visibles mais transformés en habitation. Quant à la mare, c’est le terrain de jeu de boules qui a pris sa place.

 Longeons la mare pour entrer dans la forêt.
 



L’entrée dans la forêt se fait par une porte, la porte de Ste Gemme, ancien souvenir du temps où Louis XIV avait fait ceindre d’un mur la forêt de Marly qu’il venait d’acquérir.




Chaque porte était flanquée d’un pavillon pour loger le garde-chasse, devenue ensuite maison forestière.




L’espace dégagé à l’entrée de la forêt était l’endroit idéal pour installer la fête du village du 15 août, celle qui fête la moisson.




 

On y retrouve chaque année le manège de chevaux de bois, la balançoire et le stand de tir, le tout dirigé par M. Vinson, un Feucherollais qui, pendant la belle saison, parcourt la région avec tout son matériel.









Simeon Vinson et une amie devant le manège en compagnie, entre autre, de sa fille Violette.
Cette photo provient des photos de famille de son petit neveu et doit dater de la fin des années 30. Siméon Vinson, originaire de l'Ardèche était venu à Feucherolles, à la fin de la première guerre mondiale. Après son mariage, il s'y installe.


Seule la forêt, malgré la violente tempête de 1999, n’a pas changé.



NB : Quelques commentaires sont repris du livre "Feucherolles Ste Gemme, que j'ai écrit avec Henri Euvé et je tiens à lui rendre hommage.











1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci Any

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