Jules Adam, César Barey, Emile Baudoin, Jules Bihel, René
Birée, Aimé Blaie, Léon Cauchard, Pierre Cauvin, Gustave Colleville, Charles
Conin, Charles Coultous, Henri Delain, Lucien Delain, Jules Douard, Fernand
Dudouet, Jules Dupont, Anatole Duval, Georges Françoise, Léon Gaignant,
Ferdinand Godey, Jules Guesdon, François Itier, Paul James, François Labbé,
Ernest Lallement, Albert Langlois, Georges Lebon, René Lebreton, Jean Marie
Lecuyer, Jean Baptiste Lefournier, Anatole Leherpeur, Jean Lemuzic, Maurice
Lepleux, Alphonse Madelaine, Edouard Marie, Eugène Maurouard, Charles Morel,
Gabriel Nicolle du Long Pré, Alphonse Pignet, Maurice Requier, René Requier,
Paul Ruault, Charles Thézard[1],
Louis Thin, Maurice Tourquetil, Léon Travers .
Quarante-six noms
gravés sur les monuments aux morts de Port et de Huppain, 46 hommes morts au
combat ou des suites de leurs blessures. Au moment où l’on commémore le
centenaire de la Première Guerre mondiale, il est important de s’intéresser au
sort de ces soldats, pour leur rendre hommage et voir l’impact du conflit dans
la vie de nos villages.
La Première Guerre
mondiale est une guerre totale ; elle va faire appel à toutes les
ressources des états engagés dans le conflit : ressources matérielles,
industrielles et scientifiques mais surtout ressources humaines, physiques et
morales. Le bilan est lourd : 9 millions de morts, un nombre considérable
d’invalides et un champ de ruines dans la zone de combat. Mais si cette zone de
combat sur le front occidental est vaste et mouvante, elle n’en reste pas moins
localisée, dans l’esprit de chacun, au nord-est de la France sur une ligne qui
s’étire de la mer du Nord à la frontière suisse.
On pourrait, dès lors,
penser que Port et Huppain ne subissent que le chagrin de voir les leurs partir
et peut être ne plus revenir. Il n’en est rien car la guerre sur terre se
double vite d’une guerre sur mer, et là, Port est au premier plan.
En effet le Calvados
est considéré comme zone de combat comme toute région bordée par la
Manche : il faut garder le front d’une mer quadrillée par les sous-marins
allemands décidés à lutter contre le blocus imposé à leur territoire en coulant
les embarcations ennemies, et un chalutier est une embarcation ennemie
puisqu’il cherche à ravitailler la population française et ses alliés. Les
pêcheurs vont ainsi payer un lourd tribut dans ce premier conflit du XXème
siècle.
Le Calvados est aussi
une zone de refuge pour les Belges et les gens du nord de la France qui fuient
l’avancée allemande. L’exode pousse des réfugiés belges jusqu’à Port où ils
sont pris en charge par quelques âmes charitables et aident au travail dans les
fermes. En deux ans, ils seront 13 000 à venir se réfugier dans le
Calvados, le gouvernement belge en exil ayant été accueilli au Havre.
Alors pendant 4 ans,
chaque jour, le départ des hommes au front, les restrictions de la pêche pour
ne pas mettre les marins en danger, les barques coulées par des sous-marins allemands,
le rationnement, les accidents d’avion en mer et surtout la perte d’êtres
chers, rythment la vie du port.
1914 :
Eté 1914, Port en
Bessin et Huppain vivent leurs derniers jours de paix dans le calme et la fête.
Le 5 juillet la bénédiction de la mer par l’évêque Thomas Lemonnier est une
réussite totale malgré la pluie. Les jours suivants, chacun vaque à ses
occupations quotidiennes tout en se tenant au courant par les journaux des
inquiétantes nouvelles d’Europe centrale : c’est loin l’Europe centrale et
les états ne semblent pas prêts à se battre. Cependant, le 31 juillet,
l’annonce d’une mobilisation partielle sur appel individuel, rend la
possibilité d’un conflit envisageable. Les inscrits maritimes en congé de
disponibilité sont les premiers appelés. Le lendemain, plus de doute possible,
c’est la mobilisation générale : les hommes de 20 à 24 ans aptes au
service militaire déjà sous les drapeaux sont rejoints par les hommes de
la réserve (24 à 34 ans) et de l’armée territoriale (35 à 48 ans) qui reçoivent
l’ordre d’aller garder les voies ferrées. Toutes les barques de pêche et les
chaloupes sont consignées au port. Les chevaux sont réquisitionnés et emmenés à
Bayeux d’où ils partent pour les zones de combat afin de servir au transport du
matériel. Il faut trouver une autre traction pour les instruments de labour.
De toute façon,
personne ne songe plus à travailler, tout le monde est dehors, dans les rues,
sur les quais, commentant les nouvelles, pleurant le départ d’un conjoint ou
d’un enfant. La déclaration de guerre entre la France et l’Allemagne parvient à
Port et à Huppain dans l’après-midi du mardi 4 août. « C’est l’arrêt de la vie normale, la suspension des projets,
l’ajournement des espérances. » (Abbé Bernard).
En conséquence l’état
de siège est décrété. Il faut un sauf-conduit pour se déplacer sur les routes
et la circulation automobile est interdite de 6 heures du soir à 5 heures du
matin. Les entrées des deux communes sont surveillées par des volontaires
armés. Ces barrages seront supprimés à la fin du mois d’août pour faire place à
des rondes nocturnes, elles-mêmes supprimées le 30 octobre, l’avance allemande
étant considérée comme stoppée après la bataille de la Marne. Quant aux barques
et aux chaloupes, elles ont alors de nouveau le droit de sortir en mer mais en
arborant le drapeau français en haut du mât pour se faire reconnaître, le
risque étant la rencontre avec un sous-marin allemand. Elles sortent dès lors,
la plupart du temps, à plusieurs, l’une d’elle étant armée.
Dans la première
quinzaine d’août, une centaine d’hommes partent de Port et de Huppain pour le
dépôt de Cherbourg où ils reçoivent leur affectation, soit dans la marine pour
assurer le transport des troupes ou donner la chasse aux bateaux allemands,
soit pour rejoindre les lignes du front. Le 7 août, le maire de Huppain
Pierre Cochet annonce qu’il doit
quitter ses fonctions étant mobilisé : Léon Thin devient maire à sa place. A Port, le docteur Canuet, le pharmacien Charles Coultous et l’infirmier Duhutrel doivent rejoindre le service
des ambulances en première ligne et la municipalité doit s’organiser pour
trouver le moyen d’assurer un service médical rendu inexistant par leur départ
à la guerre. Il est convenu que le docteur Moschos
de Formigny assurera, deux matinées par semaine, une permanence à l’abri Thomas
Lemonnier.
Il faut aussi porter
assistance aux familles privées de revenus du fait du départ des hommes. Le 11 août le conseil municipal
de Port demande l’autorisation du Préfet pour prélever un peu d’argent sur le
legs Letourneur (rente faite à la commune par la veuve Letourneur à la fin du
XIX ème siècle pour secourir les marins dans le besoin) et sur le fonds prévu
pour les « Régates » géré par le Comité des Fêtes, afin de venir en
aide aux familles des appelés. De même, le 1er décembre, 1000 francs sont
de nouveau pris sur le legs Letourneur pour secourir les hommes privés de
travail du fait de la guerre. Il faut
dire que les marins sont partiellement au chômage : en effet, pour des
raisons de sécurité face au danger engendré par la présence de sous-marins
allemands dans les eaux de l’Atlantique et de la Manche, les barques de pêche
sont interdites de sortie la nuit, ce qui entraine, selon les marées, une forte
réduction du salaire des pêcheurs. Sous l’impulsion du député, le Baron Gérard, bienfaiteur estimé à
Port, un comité composé du maire, du curé et de toutes les bonnes volontés se
constitue pour distribuer des vivres à l’abri Thomas Lemonnier, plusieurs fois
par semaine.
Les lettres des
soldats sont très attendues. Elles sont souvent lues à haute voix dès l’arrivée
du courrier et permettent de savoir où chacun a été envoyé. Sur les mers pour
faire la chasse aux navires et sous-marins allemands (Joseph Tabourel et Gaston Foliard) ou pour transporter les troupes d’un port à l’autre
(Arthur Blaie), dans les forts de
défense de Cherbourg et du Havre pour garder le front de mer (Edouard Durand, Paul Prestavoine, Auguste Cavey),
ou bien beaucoup plus loin : Adrien Delain écrit depuis la Turquie où il
va passer deux mois au blocus des Dardanelles et avec ses camarades, détruire
deux forts qui gardent l’entrée de la mer de Marmara et Auguste Hélie est en Méditerranée à bord du
« Victor Hugo ». Paul Prestavoine
quant à lui se plaint de la monotonie ressentie à surveiller jour et nuit la
Manche avec pour seule activité l’entraînement au tir au canon. Il sait qu’au
moins, pour le moment, il est à l’abri. Les autres mobilisés se répartissent
sur la ligne de front, (Alphonse Pignet
à Reims, Gaston Letourneur à
Dunkerque, son frère Paul à Maubeuge) et à l’arrière pour le ravitaillement
(Albert Lamy à Caen, Louis Thin à Lisieux, Albert
Marie à Cherbourg). Mais ces lettres apportent aussi de mauvaises nouvelles
de camarades blessés ou tombés au combat. Elles sont d’autant plus redoutables
quand elles arrivent avant que le maire n’ait été averti officiellement du
décès d’un soldat pour en faire lui-même l’annonce aux familles.
Ainsi le bilan établi
en novembre par l’abbé Bernard dans le Pilote est déjà lourd entre les
blessés, les prisonniers et les morts. Louis Carpentier, blessé, est soigné à l’hôpital de Verdun ;
Georges Leherpeur, touché par des
éclats d’obus aux cuisses et au dos a été rapatrié à l’hôpital de Dinan. Amand Durand est hospitalisé au collège de
Châteaudun pour avoir été blessé au bras par les Allemands alors qu’il posait
des fils de fer barbelés dans la région d’Arras.
Amand Durand. |
Les autres enfin, sont
morts au combat : dès les 22 et 23 août, René-Ferdinand Requier et le caporal Jean-Baptiste Lefournier sont tués en Belgique. Une
semaine plus tard, le caporal René Lebreton
et Paul James tombent dans les
combats de Picardie. En septembre Paul Ruault,
sapeur-pompier, est tué au combat de Morsains en Brie et le caporal Albert Langlois, étudiant en lettres à Paris
pour devenir professeur, succombe à Cauroy dans la Marne après avoir reçu un
éclat d’obus à deux cents mètres de l’ennemi. En décembre 1913, il avait
renoncé à son sursis pour être incorporé dans l’armée. Le capitaine François Itier meurt le 23 septembre lors d’une
charge à la baïonnette au combat de Vaux les Palameix, au sud de Verdun. Sans
le savoir, il avait alors mis ses pas dans les pas d’Henri Fournier dit Alain
Fournier (le Grand Meaulnes), mort la veille avec 22 de ses camarades au même
endroit sur le chemin de la tranchée de Calonne, lieu de combats acharnés. Fin
octobre, le caporal Georges Françoise,
instituteur, ancien enfant de chœur de Port, rend l’âme, après une agonie de 10
heures, la jambe fracassée et le ventre transpercé d’une balle. Enfin le
capitaine Léopold Gabriel Nicolle du
Long Pray, St Cyrien, beau-frère de François Itier est tué, l’épée à la
main, le 30 octobre au combat du Quesnoy en Santerre, en Picardie.
Charles Morel est aussi à compter au nombre des
morts de Port en 1914.
Et ce sont toujours les mêmes nouvelles du
Front qui sont affichées chaque jour sur le contrevent du bureau de poste.
Toujours les mêmes nouvelles, entourées de mystère : on ne sait pas
vraiment ce qu’il se passe en première ligne.
Déjà la classe 1915
(hommes nés en 1895), est appelée pour aller suivre l’instruction dans le
maniement des armes : Jules Allard, Lucien Delain, Frédéric et Marcel
Foliard, Jules Guesdon et Alphonse
Madelaine, quittent leur foyer le 18 décembre. A cette occasion Jules Allard le plus âgé (il n’a pas encore
20 ans, mais il est du mois de janvier !) est chargé par ses camarades de
prononcer un discours lors d’un « modeste » banquet qui les réunit
autour du maire de Port, pour marquer leur départ.
Quelques extraits de
ce discours très émouvant montrent bien l’état d’esprit de ces jeunes hommes au
moment de partir au combat.
« Comment ne pas espérer quand nous voyons en votre
personne, Monsieur le Maire, l’image de la vaillance, vous portez sur votre
poitrine la médaille des braves, la médaille des combattants de 1870-71, la
médaille de l’année terrible. Année terrible, Gambetta, l’Alsace Lorraine, la
Revanche, que ces mots sont beaux et qu’ils nous sont chers, car hier encore
sur les bancs de l’école ils retentissaient à nos oreilles. Eh bien Monsieur le
Maire, cette médaille que vous portez fièrement, nous vous jurons que nous
ferons tout notre devoir pour la mériter ; nous y penserons toujours, elle
sera notre fanion dans les sentiers obscurs de la victoire… Nos jeunes cœurs
sont plein de vaillance et si la poudre de notre ennemi est sèche, nos
baïonnettes sont faites pour lui crever les flancs et son sang impur arrosera
de nouveau nos sillons… » (Pendant toute la durée de la guerre le maire de
Port est Michel Lefournier, armateur, élu le 27 janvier 1913.)
1915
Les armées, face à
face, s’enlisent dans la guerre de tranchées, dans la boue, l’humidité et le
froid de l’hiver : Albert Delain
et Jules Durand ressortent de la
tranchée les pieds gelés après un âpre combat contre les Allemands dans la
Marne. Gustave Tabourel dépeint bien
la situation : « Il y a des
endroits où les adversaires ne sont pas à 80 mètres les uns des autres. ...
Quand il pleut, les hommes ont de l’eau jusqu’aux mollets…. Il faut vraiment
avoir une force de caractère pour vivre cette vie-là. … Eh bien ! Le
croiriez-vous… on peut lire dans tous les yeux non pas la peur de la mort mais
la ferme résolution de venir à bout des lâches qui se sont terrés sur notre
bonne terre de France…»
Les soldats côtoient
la mort à chaque instant. Le docteur
Canuet en fait état dans plusieurs lettres : « La bataille de la Marne à peine terminée, on nous envoie
enterrer les morts…. Nous apercevons des cadavres de chevaux…Je couche chez une
femme dont la fille a été tuée d’une balle à bout portant dans le ventre par les
Prussiens… Je vais tous les jours à l’hôpital aider deux de mes collègues qui
soignent et opèrent de nombreux blessés… Tous les jours même la nuit le canon
tonne plus ou moins loin. Des aéroplanes passent de temps en temps… La
recherche des morts et l’assainissement du champ de bataille sont une corvée
plutôt pénible par ces chaleurs et il faut avoir le cœur bien placé par
moments. »
Gustave Colleville tombe face à l’ennemi le 14
février en Belgique. Sur une carte postale timbrée du jour même de sa mort il
écrivait : « Nous sommes à pas
60 mètres des boches, les fils de fer se touchent presque. » Frappé
d’une balle au visage il meurt sur le coup. Dans les Dardanelles les combats
sont aussi meurtriers : Jean
Lécuyer, matelot sur le Bouvet, y perd la vie, le cuirassé coulant en une
minute après avoir été éventré par une mine. Arthur Blaie, sur un croiseur auxiliaire, décrit une situation difficile
face aux Turcs : « … Les Turcs
avec leurs vilaines ruses … avaient reçu des gros renforts en arrière et toute
la nuit ont attaqué… La bataille qui se déroule tout de suite est
terrible. » Plus tard, quartier-maître sur La Lorraine, il participe
au transport des troupes serbes d’Albanie à Corfou et affirme que les soldats
sont dans un tel état d’épuisement qu’une bouchée de pain leur est mortelle.
Léon Cauchard disparait dans la mer
de Marmara lors du naufrage du Casabianca avec les 84 marins qui formaient
l’équipage. Lucien Delain, appelé à
un bel avenir après être sorti premier de l’école d’instituteur de Caen, meurt
avec toute sa section dans l’explosion d’une mine à Mametz-Fricourt dans la
Somme. Jules Bihel, inscrit maritime
versé à l’armée de terre est porté disparu au mois de juin au bois de la
Gruerie, dans la Marne. Tant qu’on ne retrouve pas le corps, impossible de
savoir si le disparu a été tué ou fait prisonnier. C’est aussi le sort, ce même
mois de juin, de Charles Thézard disparu au Labyrinthe[2]
dans le Pas de Calais. Son corps retrouvé plus tard et reconnu
par son frère jumeau montre qu’il a été violemment touché en haut du crâne. Le
casque commence tout juste alors à se généraliser et les soldats n’en sont pas
encore tous équipés.
Charles Thézard |
Emile Baudouin, quant à lui, n’est pas
mort en 1915, comme gravé sur le monument, mais le 21 mai 1916, à Esnes dans la
Meuse.
Au même moment, devant
l’ampleur des combats, 48 Portais qui étaient revenus du front sont rappelés
d’urgence et la jeune classe 1916 part pour l’instruction le dimanche de
Pâques : Maurice Durand, Maurice Requier et René Viard.
Ces départs précipités aggravent la situation économique du port : seules
16 barques sur 38 continuent le travail et le jour seulement jusqu’à la fin de
1915 où l’interdiction de pêcher la nuit est levée à condition de rester dans
une zone limitée par une ligne Réville-Trouville. Le moindre poisson est acheté
à prix d’or par les mareyeurs pour la vente en ville tant et si bien que c’est
devenu une denrée rare dans la région. Il faut dire que le
poisson est un appoint non négligeable face aux restrictions imposées par la
guerre.
Anatole Leherpeur, qui a devancé l’appel,
Fernand Dudouet, receveur de la gare
de Port et Maurice Tourquétil, tous
trois de l’infanterie, disparaissent à l’automne dans cette terrible guerre de
tranchée, dans le Pas de Calais. «
Nous avons passé Noël en première ligne. Toute la nuit l’artillerie a bombardé
les villages de l’arrière occupés par les boches, ils n’ont pas réveillonné
tranquilles. Le canon tonne souvent et certains jours d’attaques on a
l’impression d’un perpétuel roulement de tonnerre. » (Georges Tabourel). Port
perd encore un homme deux jours plus tard, Jules Dupont, en Champagne, mort de ses blessures.
Pendant ces heures
sombres dont personne ne voit la fin, les deux municipalités tentent de trouver
les moyens de secourir les familles. Le 1er août le conseil
municipal d’Huppain annule la distribution des prix « en raison des
circonstances » et la somme de 35 francs ainsi économisée est allouée aux
œuvres de l’Orphelinat des Armées et des Prisonniers de Guerre. La municipalité
de Port fait de même et décide que le reste de la somme remise aux Orphelins de
Guerre, soit 168 francs, servira à acheter de la laine pour faire des tricots
pour les soldats. Ces tricots seront faits par les filles des écoles sous la
surveillance de la directrice, Mme Lemoine.
A la fin du mois d’août le conseil décide l’achat de 25 exemplaires du livre
d’Armand Marie-Cardine, inspecteur
primaire honoraire à Lisieux, né à Port et ancien instituteur dans la commune,
auteur d’un livre sur les traits d’héroïsme à la guerre en 1914 et 1915. Le
même jour, il accepte l’offre d’Eugène Carpentier
domicilié à Paris mais possédant une maison sur les quais à Port : il fait
don à la commune d’une œuvre de sa composition représentant les morts au champ
d’honneur.
Les deux municipalités
tentent ainsi de rendre hommage à leurs soldats et aux familles dans le besoin.
Mais il faudra bien d’autres écrits, et bien d’autres tableaux pour rendre
compte de ce qu’il reste à venir : plus de deux années de guerre avant la
fin des combats.
Any Allard.
Sources :
Registres de
délibérations des communes de Port en Bessin et de Huppain,
archives du Calvados et archives municipales de Port en Bessin.
Registres matricules des
armées du Bureau de Caen, archives départementales.
Le Pilote de Port en
Bessin, Abbé Bernard, curé de Port,
imprimerie catholique de Flers de l’Orne, 1917 et 1925.
Correspondance privée, Jules Allard.
Photos, collection privée de A. Durand, JL Queguiner, MJ Lebret.
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