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jeudi 29 novembre 2012

Port- en- Bessin, rue Nationale : "la cour à Thin".


Les vicissitudes d’une cour commune : la cour « à Thin ».

La cour à Thin, c’est ainsi que les anciens Portais nomment cette cour, du nom du  propriétaire de l’épicerie avant Mr et Mme Guiheneuf.
L’ensemble des bâtiments qui entourent aujourd’hui la cour trouve son origine dans une ferme qui appartient au début du XVIIIème siècle au seigneur François d’Argouges, écuyer, seigneur des Moulins. Cette ferme est partagée en petits lots pour la vente des biens des émigrés sous la Révolution, à la fin du XVIIIème siècle.
A cette époque, l’ensemble de la ferme comprend des granges, des celliers, une écurie, un pressoir et une petite maison d’habitation.

 

 

Ces bâtiments sont voisins des biens de Laurent Halley, grand propriétaire dont la rue Halley rappelle le nom.
La petite ruelle sans issue qui débouche sur la cour est alors un chemin qui mène au pont à vannes construit par les évêques de Bayeux au bas de la grande rue qui mène à l’église.
L’ensemble fait enfin face au presbytère qui se situe de l’autre côté de la rue, (c’est aujourd’hui le bar l’Océan). Ce presbytère est lui aussi vendu comme bien national en 1797 au curé Postel.

La cour est entourée d’un mur dans lequel s’ouvrent deux portes, l’une le long de la route nationale, l’autre ouvrant à l’angle de la rue Halley, le long de la maison située au 13 et qui était alors « une grange avec un petit appartement ».
Au XIXème siècle, ce mur et cette porte vont donner lieu à de longs affrontements entre les propriétaires des maisons qui donnent sur la cour, cour commune à tous les propriétaires ayant leur entrée principale de ce côté.
La querelle éclate lorsque le « sieur Paris empêche le passage par la barrière située à l’encoignure de sa maison, à l’angle de la rue Halley et de la rue Impériale (dénomination de la rue Nationale sous le Second Empire), dans le but évident de s’emparer de cette partie de terrain… ». Il enfreint ainsi l’obligation faite au moment du partage des biens entre les héritiers d’Argouges an 1717 et dont voici la teneur :

« Le troisième et dernier lot (ce qui correspond à la propriété Paris) aura une grange… avec un petit appartement… joignant la porte d’entrée des dites maisons… sans empêcher les droits de passage des deux autres lots…. Sera tenu le présent lot de contribuer d’un tiers à entretenir les deux portes de la dite cour en barrières seulement qui ne seront jamais fermées à clef par les lotageants. »

Les « communistes » de la cour (comme ils se nomment puisqu’ils ont la cour en commun !), Vardon, Durand, Marle et Planquette attaquent donc en justice Jean Paris, charpentier de navires.
Le 2 décembre 1864, après plusieurs mois d’audience et de délibérations, les questions suivantes sont posées au tribunal :

- Les lots de 1717 … doivent –ils servir de règle pour les parties ?

- Résulte-t-il de ces lots que les communistes de la cour sont aussi communistes de l’entrée  surmontée d ’une arcade ? En cas affirmatif les communistes auraient-ils un droit de passage ou un droit de propriété ? Le barrage fait par le sieur Paris doit-il être supprimé ou maintenu ?

- Que statuer sur la demande du sieur Paris que l’entrée surmontée d’une arcade sera supprimée comme onéreuse et inutile  et que le mur de clôture sera reconstruit le long de la rue Impériale ?

- dans le cas où  la dite entrée serait maintenue doit-on dire que la barrière y existant autrefois et ne pouvant fermer à clef sera rétablie et entretenue à frais communs ?

- Que statuer quant aux dépenses ?

 
Ce n’est que 4 ans plus tard que l’accord intervient en ces termes :
Les plaignants consentent « que Mr Paris enlève à ses frais le pan de mur attenant au bout de sa maison, que l’entrée de la cour soit reportée à l’alignement de l’encoignure de la maison Paris en suivant le prolongement de la façade de cette maison jusqu’à la voie publique de sorte que Mr Paris pourra disposer en pleine propriété de l’espace autrefois occupé par l’entrée de la cour.
De son côté Mr Paris s’oblige à verser aux époux Vardon et Durand une somme de 206 francs. »
Avant de signer  les parties ont fait le tracé approximatif du partage.

 

 

                
 

La passage supprimé est à l’origine de la petite cour du 13.

D’autres querelles émaillent la correspondance privée et les annales des avoués. Elles concernent principalement les désagréments liés aux filets mis à sécher dans la cour commune et les odeurs de poisson ! Les problèmes de parking n’existaient pas encore !

 

 


               

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

       
 

       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


 

 

1 commentaire:

tavyvalko a dit…

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