Le manoir et l'église de Neuville.
Les golfeurs qui ont le plaisir de jouer sur le parcours du Manoir peuvent admirer à partir du trou n° 6, ce qu’il reste du village de Neuville à savoir le Manoir dit ferme de Neuville ou manoir du baron Gérard, et les ruines de l’église.
Dans cette région normande, comme partout en France au Moyen Age, l’habitat est très dispersé. Ainsi, dans le creux du vallon près de Huppain s’élèvent plusieurs maisons : c’est le village de Neuville où Monsieur de Fontenil, seigneur du lieu, se fait construire au XVème siècle un manoir attenant à une ferme. Ce bâtiment est fortifié au XVIème, comme en témoignent les tours carrées et rondes, pour la famille de Marguerye.
Au XVIIIème siècle, le fief est intégré au Marquisat de Maisons et le manoir ne sert plus d’habitation mais uniquement de ferme. Ainsi, en 1877, c’est le centre d’une exploitation de 170 hectares qui reçoit un prix pour sa bonne tenue au concours agricole.
Au début du XXème siècle, le baron Maurice Gérard, petit-fils du grand peintre d’Empire François Gérard et député du Calvados, en fait une ferme modèle avec entre autres améliorations, l’installation d’un poulailler dans une partie de la petite grange (ressemblant fortement à un élevage de poules en batterie !) et le réaménagement des étables à chevaux.
Le manoir est aujourd’hui en cours de restauration.
A côté du Manoir, les ruines sont celles de l’église de Neuville.
Cette église était dédiée à Notre-Dame-des-Saintes-Reliques. Au XIIIème siècle, lorsque le chœur est reconstruit, elle appartient à l’abbaye de Cerisy par le don que lui en a fait Raoul de Lisle au siècle précédent. Dès le XVIIème siècle la tour est en très mauvais état : on en descend alors la cloche datant du XIIIème siècle. Après plusieurs années de procédure entre le seigneur et l’évêque de Bayeux, le 12 juillet 1774, ce dernier, Mgr Rochechouart unit la paroisse de Neuville à la cure de Huppain. L’édifice, alors à l’abandon, sert de carrière de pierres.
Mais ce qu’ignorent les promeneurs et les golfeurs c’est qu’un des murs qui se dressent à côté des vestiges du chœur de Notre Dame des Saintes Reliques, sur le même chemin, correspond aux fondations du mur ouest d’un temple protestant que les Calvinistes avaient fait ériger dans la seconde moitié du XVIème siècle.
Ce temple protestant dont le maître d’œuvre est inconnu, est mentionné en 1603 parmi les quatre temples du synode de Caen. Il était de forme allongée, construit en mur de calcaire en moyen appareil, c'est-à-dire en pierre taillée au pic sur place et d’une taille facilement manipulable par l’homme, d’après le dossier d’inventaire topographique établi en 1991-1992 par Bernard Ducouret. Selon Frédéric Pluquet (Essai historique sur la ville de Bayeux, 1829) il aurait été détruit avant la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685.
Any Allard.
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