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mercredi 8 février 2012

Odonymie : origine du nom des rues de Feucherolles et de Ste Gemme.


Qui n’a jamais été confronté à la question : « Dis, cette rue, pourquoi elle s’appelle comme ça ? » Alors, faisons un peu d’odonymie (ou hodonymie), ou, pour faire plus simple, voyons à quoi correspond le nom des rues de notre village.
Dès le Moyen Age, les hommes ont donné aux chemins le nom des lieux qu’ils desservaient. C’est le cas pour les  rues de Davron, de Poissy, et du Valmartin (lieu-dit à St Nom la Bretèche).
Il est aussi courant dès cette époque de distinguer les rues selon les activités économiques qui s’y pratiquent ou auxquelles elles mènent. Ainsi la rue de la Plaine du Moulin, la rue de la Sucrerie (elle mène à l’ancienne sucrerie de Chavenay construite en 1872 et dont ne subsiste que la maison de maître transformée en chambres d’hôtes), la rue Tricherie (nom dû à la présence de distilleries de poires où on « trichait » sur le degré de l’alcool).
Certains noms sont liés à la nature : soit au relief ou terrain : Rue du Bas de la Butte, Rue des Cavées (une cavée est un chemin creux dans un bois), Chemin du Clos Miché (Clos « miché », sans majuscule  en 1807. Une miche en vieux français signifie aussi une pierre, un caillou, donc  un lieu caillouteux), Rue du Coin (elle aboutit au mur de Louis XIV au coin de la forêt) ; soit à la végétation : Rue Clairbois (sortie de la forêt), Rue des Marronniers, Allée des poiriers  et allée du verger (la région est le verger de l’Ile de France), Rue des Petits Prés ; soit à l’eau : Rue de l’étang, Rue de la Mare Jeanne (il y avait deux mares à Ste Gemme où l’eau n’est installée qu’en 1931, la mare Jeanne et la mare Oran dite mare aux rats), Rue de la Vieille Fontaine (elle mène au lavoir dans le golf aujourd’hui).
Puis avec l’Ancien Régime le nom des rues commence à être lié  à l’Histoire : Rue de l’Arpent : mesure de superficie d’Ancien Régime équivalent à  un peu moins de 50 ares.  Le fief de l’Arpent le  Roi  appartenant à l’Abbaye d’Abbecourt sise à Orgeval, se situait près du domaine de Villiers le Sec), Rue de la Côte de St Cloud ( le chapitre de St Cloud possédait des terres en fief à cet endroit), Rue des Coulons et rue du Pré des Coulons (l’abbaye bénédictine de Coulombs (ou Coulons)  située sur les bords de l’Eure possédait des terres à Feucherolles avant la Révolution), Route Royale (ainsi nommée sur les cartes des chasses royales), Place Ste Geneviève (vocable de l’église de Feucherolles), et pour l’Histoire contemporaine, la  Place du 18 juin 1940 (appel du Général de Gaulle à la Résistance)et la Place de l’Europe (hommage à l’Union, européenne).
Parfois, ils rappellent aussi des personnes dont la vie est liée au village : Rue Armande Béjart (Armande Béjart, veuve de Molière, a placé le fils qu’elle avait eu avec le comédien Guérin, en nourrice à Feucherolles. Un acte d’état civil de 1707 porte mention de son mariage dans la commune), Rue Bernard Deniau (ancien instituteur de Feucherolles, arrêté et déporté en 1944 pour acte de Résistance, tué  en 1945 lors du mitraillage du convoi qui le ramenait des camps de concentration).
Certains noms enfin évoquent des monuments : Rue du Bout du monde (ainsi nommée car elle se heurte au mur de Louis XIV qui ferme la forêt de Marly tout près du carrefour nommé aussi "étoile du bout du monde"), Rue de la Chapelle (chapelle édifiée au XX siècle par des particuliers à la mort de leur fils).
Reste, inclassable mais bien jolie : la Rue de Bonaventure : elle porte le nom du  lieu-dit « Clos de Bonnaventure » écrit ici avec deux « n »,  qui apparaît sur le cadastre de 1807. Allait-on chercher la bonne aventure dans la forêt ?
Pendant la Révolution française,  les états de recensement de la population font état de 4 voies habitées à Feucherolles : la rue de l’étang, la Grande rue, la route de Poissy et la rue des Cavées. Mais une autre voie apparaît aussi sur ces états de population à laquelle aucun odonyme ne correspond aujourd’hui dans le village. Il s’agit du « cul de sac de l’amitié » où loge le maçon Pierre Michel Ollivon. 
Certains des noms évoqués plus haut, se retrouvent aussi sur le premier cadastre napoléonien qui pourrait se révéler fort utile lorsqu’il s’agit de donner un nom à une nouvelle résidence.
Sources :
Archives des Yvelines : cadastre napoléonien et série H.



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