La démographie à Feucherolles au XVIIIème siècle.

Un taux de natalité de 60 pour mille à Feucherolles !

Mais c'était en 17O7 !

Les élèves de 4°3 et de 4°5 du collège Jean Monnet à Feucherolles se sont penchés sur le passé de leurs villages.

La démographie historique est une science relativement récente, une trentaine d'années, mais elle est affaire de spécialistes. Il est pourtant beaucoup plus passionnant pour des élèves d'évoquer la réalité plutôt qu'égrener des statistiques.
Cette évidence a semblé urgente lorsqu'un élève a fait remarquer pendant un cours d'histoire sur la démographie d'Ancien Régime, que 23 morts en une année, selon l'exemple cité, ce n'était tout de même pas énorme. Il fallait relativiser...

Les Inspecteurs d'Académie prônant les activités transversales, il a semblé intéressant de faire travailler les élèves en Mathématiques sur les pourcentages en prenant pour exemples le calcul des taux de natalité et de mortalité de Feucherolles, St Nom la Bretèche, Chavenay et Noisy-le-Roi entre 1692 et 1717. Isabelle Carriere et Gilles Camion, professeurs de Mathématiques, ont accepté l'idée et ce fut chose faite dès que leur progression a permis d'inclure ce type d'exercice.

C'est ainsi, bien sûr que tout fut relativisé car 23 habitants morts en une année à Feucherolles, cela correspond à un taux de mortalité de 77 pour mille. On a trouvé pire : en 1709, l'année où l'hiver fut si froid que le vin gela au château de Versailles, le taux de mortalité atteint 79 pour mille à St Nom la Bretèche, bien loin du taux moyen de 10 pour mille que connaît aujourd'hui la France.

Les élèves ont pu ainsi comparer avec les problèmes démographiques actuels qu'ils retrouvent dans les cours de géographie sur l'Europe. Comparant à notre faible taux de natalité de 13 pour mille, ils ont été étonnés de constater des taux de natalité très élevés pouvant aller de 51 pour mille à Chavenay en 17O8, à 58 pour mille à St Nom en 1701 et 60 pour mille à Feucherolles en 1707.

L'évolution des mentalités et les progrès de la science sont ainsi plus faciles à comprendre.



Taux de natalité minimum : 13 en 1696 : fin d'une grande famine.
Taux de natalité maximum : 60 en 1707
Taux de natalité moyen de 1692 à 1717 : 32

Taux de mortalité minimum : 7 en 1716.
Taux de mortalité maximum : 77 en 1694 : famine.
Taux de mortalité moyen de 1692 à 1717 : 29 .

.Pour comparaison aujourd'hui en France
Taux de natalité= 13
Taux de mortalité.= 10
Paru dans Dialogues feucherollais, 2001